La banque islamique « halal » est un concept financier qui suscite l’intérêt des musulmans et des Français en France. Elle représente jusqu’à présent près de 2 800 millions de dollars d’actifs à travers le monde. Celle-ci est fondée sur les principes de la loi coranique et « la charia ». Toutefois, elle doit également respecter le système juridique et économique français afin d’être valide à pratiquer.
Du coup, le succès de cette entreprise dépendra de sa conformité avec l’éthique religieuse et la fiabilité de ses services. Cependant, cela est souvent remis en question par les clients dont la plupart ignorent encore ses grands principes.
Dans cet article, Credimania vous présente tous les aspects de cette finance ainsi que ses 3 piliers : pas d’intérêt usuraire, pas d’objets illicites ni de risque excessif.
Sommaire :
- Quels sont les principes de la banque islamique ?
- Les organismes de financement islamique en France
- Les différentes aides financières pour musulmans en France
- L’expérience de la banque islamique au monde vs en France
Quels sont les principes de la banque islamiques ?
La finance dite religieuse se repose essentiellement sur les 3 interdictions et les 2 obligations suivantes :
- Pas de crédit avec intérêt (le Riba): tout prêt souscrit ne doit générer aucun profit. Cela inclut aussi toute forme de commission ou d’indemnité liée au retard de paiement ou au remboursement anticipé.
- Aucune spéculation: cela signifie que la banque et l’emprunteur ne doivent pas encourir des risques majeurs. Les transactions et les opérations financières faites doivent être claires et transparentes pour les 2 parties contractantes.
- Interdiction de l’incertitude: la finance islamique n’investit pas dans des objets illicites ou des activités non éthiques. Cela inclut les jeux de pari, l’alcool, les produits prohibés, etc.
En effet, ces principes fondamentaux entraînent 2 autres piliers de cette finance islamique :
- Partage des profits et des pertes: cela signifie que la banque et l’emprunteur assument à parts égales le risque lié à une transaction. Ce système exige que la participation doive être proportionnelle. Ainsi, les bénéfices ou les pertes ne peuvent pas être pris en charge par une seule partie.
- Tangibilité des actifs: toute opération financière doit être basée sur des échanges réels de biens et de services. Cela permet d’assurer la transparence des contrats et d’éviter les risques excessifs.
Du coup, ces principales conditions ont donné naissance à des concepts spécifiques et exclusivement présents dans les institutions bancaires islamiques. Je vous cite essentiellement « Al Murabaha », « Al Moudharaba », « Al Ijara ». Faisons le point alors sur le fonctionnement de ces concepts financiers en pratique.
Qu’est-ce que le mode de financement par Murabaha ?
Ceci est un dispositif de financement souvent utilisé dans le financement de biens comme l’achat de voitures, de maisons ou d’équipement. Al Murabaha se base sur le principe de vente avec marge bénéficiaire. Par exemple, si un emprunteur souhaite acquérir un bien, c’est le créancier (la banque islamique) qui intervient pour l’acheter, puis le revend à un coût supérieur.
Ensuite, le client rembourse le prix d’achat ainsi que la marge bénéficiaire à travers des mensualités échelonnées sur une période convenue. De cette façon, la banque gagne sa marge bénéficiaire sans avoir utilisé des intérêts usuraires (le Riba). De même, le montant de la marge doit être fixé à l’avance dans un accord contractuel.
En quoi consiste Al Moudharaba ?
Ceci est un système de financement participatif ou de partenariat entre 2 parties contractantes. Cela inclut le prestataire du capital nécessaire (Rab al-Mal) et l’entrepreneur ou gestionnaire du projet (Mudharib).
En effet, Rab al-Mal fournit les fonds requis pour financer un projet ou une entreprise. C’est alors le Mudharib qui apporte son expertise, travaille et assure la gestion du projet. Ensuite, les profits générés seront partagés entre les 2 parties en fonction d’un accord préalable.
Ce mode de financement est intéressant pour le lancement d’entreprises et d’activités commerciales. Il encourage le partage des gains et des risques et évite les taux d’intérêt des banques traditionnelles. En outre, cela permet aux institutions islamiques de jouer un rôle d’intermédiation proche de celui de la finance conventionnelle en France.
Quel est le principe de « Al Ijara » ?
Pour simplifier ce concept financier par des termes usuels dans la finance traditionnelle, alors ceci est un contrat de crédit-bail ou de location-vente.
Dans ce sens, Al Ijara engage un bailleur (la banque islamique) qui achète un bien donné pour l’intérêt d’un preneur (le client). Ensuite, le bailleur loue le bien au preneur pour une période déterminée en moyennant un loyer fixe et régulier. De même, il garde sa propriété exclusive pendant toute la période du contrat. À la fin de la durée de location, le preneur peut avoir l’option d’acheter la maison, l’appartement ou le véhicule à un prix convenu à l’avance.
Al Ijara est une alternative intéressante aux prêts classiques basés sur l’intérêt. Elle permet aux particuliers de financer leurs besoins sans recourir aux banques traditionnelles.
Les organismes de financement islamique en France
Les institutions financières islamiques incluent des banques, des sociétés d’assurance (ou « Takaful ») et des émetteurs de « Sukuk ». En fait, ces derniers sont des outils financiers semblables aux obligations classiques. Ils sont adossés à des actifs réels ou des investissements conformes aux lois coraniques et à « la charia ». Du coup, les émetteurs de « Sukuk » perçoivent des rendements selon les conditions contractuelles convenues.
Credimania a sélectionné pour vous des banques et des sociétés de financement fiables pour vous aider à mieux choisir. De même, je vous conseille de comparer les offres pour trouver celle qui s’adapte à votre projet.
570easi
Ceci est une plateforme de financement participatif en ligne qui propose des comptes d’épargne, prêts immobiliers ou à la consommation. De même, elle gère les opérations de transaction ou de zakat conformément aux éthiques de la finance islamique.
Ensuite, 570easi accompagne également les professionnels qui souhaitent investir dans la bourse, l’immobilier, la location, l’assurance ou dans des placements d’épargne. Leader actuel du financement « halal et sans riba », elle parvient à maintenir avec ses clients des relations commerciales solides et saines. Elle gère ses offres selon le principe du partenariat, c’est-à-dire de partage de biens et de risques.
La Chaabi Bank
Acteur potentiel et promoteur de la finance islamique en France, Chaabi Bank donne accès à toutes les offres des banques classiques. Toutefois, elle se conforme strictement aux principes coraniques et religieux. En effet, elle propose une gamme variée de produits et de services comme les comptes d’épargne islamiques et les financements basés sur les contrats de la Murabaha, la Musharaka et l’Ijara.
La Chaabi Bank s’engage aussi à respecter les normes éthiques, éviter l’intérêt (riba) et promouvoir la participation et la transparence des offres avec ses clients. Elle propose également des services en ligne pour ceux qui veulent gérer leurs comptes à distance.
La société d’assurance-vie Swiss Life
C’est une compagnie d’assurance-vie internationale qui propose des produits et services d’assurance-vie et de prévoyance. La société d’assurance Swiss Life vient de lancer ses nouveaux contrats Salam-Épargne et Placement. Ainsi, elle s’adresse spécialement aux souscripteurs qui souhaitent respecter les principes et les éthiques de la finance religieuse. Parmi les avantages de fonctionnement de cet assureur, je vous cite :
- Investissement uniquement dans des produits identifiables et autorisés par l’islam
- Le partage des profils et des pertes avec les clients
- Un contrat d’assurance-vie qui n’obéit pas à la règle des intérêts
Les différentes aides financières pour musulmans en France
Comme susmentionné, la finance islamique encourage les investissements responsables et participatifs sans intérêt usuraire. De plus, des aides financières sont également disponibles pour les personnes démunies et vulnérables. Ces derniers trouvent l’assistance et le soutien nécessaire auprès des organismes et associations qui se consacrent à la solidarité et au rejet de l’exclusion.
Voici notre sélection des 2 organismes qui aident efficacement ceux qui ont besoin d’une assistance humaine, selon les valeurs éthiques.
Le Secours Islamique France
L’association s’adresse aux personnes dans une situation de précarité sociale : maladie, sans domicile fixe, isolement ou chômage. Le Secours Islamique France (SIF) apporte des solutions d’urgence pour assurer l’alimentation, l’accueil, l’hébergement, le secours et la réinsertion. De même, il intervient dans la gestion des fonds dans le cadre de « Zakat al Maal ». Ceci est un pilier fondamental de la religion musulmane pratiquée par les particuliers qui ont des ressources importantes.
Alors, après collecte des montants de la Zakat, les bénévoles de l’organisme les partagent entre les personnes nécessiteuses. Cela est également vrai pour les vêtements, la fourniture scolaire, les provisions de Ramadan et de l’Aïd.
L’Association Musulmane Sadaqa
L’Association Musulmane Sadaqa incarne l’esprit d’entraide et de solidarité en venant à l’aide des personnes en difficulté financière. Cela inclut notamment les malades, les orphelins, les personnes âgées et les réfugiés syriens, entre autres. Cette association musulmane accomplit sa mission grâce aux dons, aux participations et aux aides financières et matérielles de personnes du monde entier.
La Sadaqa opère d’une manière transparente et assure un soutien matériel, vestimentaire et médical aux nécessiteux en France. Le tout, dans le strict respect des piliers de la charia islamique.
L’expérience de la banque islamique au monde vs en France
Dans le monde, la finance islamique est présente depuis 50 décennies et s’est développée dans de nombreux pays à majorité musulmane. Du coup, ces banques internationales offrent une gamme complète de produits et de services conformes à la charia. Cela inclut les comptes de dépôt sans riba, les financements basés sur des contrats de Murabaha, de Musharaka et d’Ijar. De plus, elles se spécialisent dans les produits d’investissement participatifs et les solutions d’assurance sans intérêt.
Selon les statistiques de la société spécialisée Mordor Intelligence, la banque islamique possède une part de 6 % dans les actifs bancaires mondiaux. De plus, ses actifs bancaires devraient atteindre les 2,44 billions de dollars américains d’ici l’année 2024.
En revanche, en France, la présence de la banque islamique est relativement récente. Comme susmentionné, plusieurs banques proposent désormais des comptes courants sans intérêt, des prêts immobiliers et des solutions d’assurance conformes à l’éthique musulmane. Du coup, elle commence à devenir mature et à convaincre progressivement un grand nombre de clients.